Effets des techniques culturales sur le ruissellement, l'érosion et la production de coton et maïs sur un sol ferrugineux tropical sableux : recherche de systèmes de culture intensifs et durables en région soudanienne du Nord-Cameroun (Mbissiri, 1991-1992)

1993 
Sur les sols ferrugineux sableux de la savane soudanienne du Nord-Cameroun, l'intensification des cultures du cotonnier et des cereales fait appel au labour a la charrue, aux engrais mineraux, aux herbicides, a la protection phytosanitaire et aux varietes ameliorees. Elle aboutit a la degradation des terres quand l'erosion n'est pas suffisamment controlee: il s'ensuit un eloignement des blocs de culture. Pour selectionner des systemes de culture intensifs et durables, les auteurs ont installe un dispositif tres complet (57 parcelles d'erosion de 100 a 1 000 m 2 , six lysimetres, etc.) qui permet d'evaluer l'erosion, le bilan d'eau et de nutriments ainsi que les rendements, sous une dizaine de techniques culturales et divers modes de gestion des matieres organiques. Les resultats des deux premieres campagnes sont presentes, en groupes de traitements relativement stables. Sous la savane, le ruissellement (Kram = 0,7 a 3 %) et l'erosion (0,5 a 3 t/ha/an) sont modestes, meme si la savane est pâturee et brulee. En milieu cultive, les resultats sont tres variables selon que le sol est nu ou couvert, compact ou ameubli. Les parcelles labourees ruissellent et s'erodent le plus (Kram = 30 a 35 % , E = 10 a 24 t/ha/an), mais donnent les meilleurs rendements. Les parcelles en semis direct, couvertes de residus de culture, s'erodent moderement (Kram = 4 a 10 %; E = 2,2 a 7 t/ha/an), selon la disponibilite en biomasse. Malgre des pertes en eau et en terre modestes, les rendements en mais sont souvent plus faibles (10 a 40 % de grain en moins que sur les parcelles labourees) : le tassement du profil et l'abondance de l'infiltration seraient les principales causes de cette reduction. Sous coton, les differences sont parfois positives sur les sols non degrades mais negatives sur les sols degrades. Il existe des interactions entre l'influence de la pente et celle des etats de surface. Lorsque le sol est bien couvert (par exemple, les parcelles paillees et le semis direct avec residus de culture en surface), l'erosion n'a pas tendance a augmenter avec la longueur de pente, ni avec l'inclinaison : il semble que ni la vitesse, ni l'energie du ruissellement n'augmentent, grâce a la rugosite de la litiere. En revanche, lorsque le sol est mal couvert (par exemple, les parcelles labourees), les risques d'erosion augmentent rapidement avec la pente. Aucun effet d'echelle n'est apparu avec l'augmentation de la surface experimentale de 100 a 1 000 m 2 ; mais il faudra confirmer ces resultats dans les annees a venir et les verifier a l'echelle du versant, du terroir et surtout du bassin versant. Les matieres organiques enfouies n'ont pas eu d'effet visible sur les risques d'erosion de ces deux premieres annees, mais l'action a court terme sur les rendements peut etre spectaculaire. Seule la biomasse etalee a la surface du sol reduit fortement l'erosion. Le labour (surtout avec un peu de fumier) produit bien, mais pour combien de temps ? Le semis direct protege bien le sol, mais la productivite est variable en fonction de la culture et de la pluviosite. A l'avenir, on cherchera a ameliorer le travail sur la ligne de plantation et a fractionner la fumure en fonction des risques de drainage, a couvrir le sol par une plante de couverture (legumineuse) ou par les herbes naturelles grillees au paraquat. Une autre solution consiste a alterner le labour avant mais avec le semis direct du cotonnier l'annee suivante.
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