Mycoplasma genitalium : taux de positivité et symptomatologie associée

2018 
Introduction Mycoplasma genitalium (MG) apparait aujourd’hui comme un pathogene emergent dont la detection est devenue indispensable. Les dernieres donnees de prevalence le placent souvent en deuxieme position des infections sexuellement transmissibles (IST) bacteriennes derriere Chlamydia trachomatis . Il serait notamment responsable de 10 a 35 % des uretrites non gonococciques chez l’homme. En France, la pathologie reste encore mal connue et le diagnostic est souvent tardif. Notre etude vise a evaluer le taux de positivite dans la population testee dans notre centre de sante et la symptomatologie associee aux differents cas diagnostiques. Materiels et methodes Entre aout 2016 et janvier 2018, un total de 1045 prelevements a ete teste. Ces prelevements etaient issus de patients se presentant dans notre centre pour une consultation de medecine generale ou specialisee (infectiologie, urologie) ou pour une prise en charge au CeGIDD. Les tests ont ete realises en routine, sur le meme tube que celui destine a la recherche de Chlamydia trachomatis (CT) et Neisseria gonorrhoeae (NG), avec le kit Aptima Mycoplasma genitalium Assay (marquage CE) sur notre automate Panther (Hologic ® ). Resultats La majorite des recherches a concerne des examens du premier jet d’urine (82,3 %), mais aussi des prelevements vaginaux (14,4 %), des prelevements anaux/rectaux (1,3 %), des spermes (1,1 %) et des prelevements divers (1 %). Le taux de positivite global etait de 6,5 % et lorsque les recherches de CT et NG etaient associees, le taux de positivite de MG etait superieur a ceux de CT et NG (5,4 % vs 2,4 % et 1,8 % respectivement). L’expression clinique de la pathologie etait tres variable, allant de l’absence totale de symptomes a une symptomatologie bruyante (brulures mictionnelles, prurit, ecoulement purulent, etc.). Par ailleurs, nous avons identifie une souche multiresistante dont l’eradication a necessite plusieurs cures d’antibiotiques. Conclusion Le fort taux de positivite retrouve pose la question de la prevalence de MG dans les populations a risques et donc de l’interet d’un depistage systematique chez ces patients. La recherche de MG est indispensable chez les patients presentant une uretrite, a minima en seconde intention, afin d’eviter les complications (chronicite, prostatites). Une recherche systematique de premiere intention permettrait en outre de limiter l’emergence de souches resistantes, en partie liee aux traitements probabilistes inadaptes. L’acces aux outils de diagnostic et de recherche des genes de resistance est encore limitee, mais il est important de prendre conscience de l’implication de ce pathogene dans les infections uro-genitales afin d’ameliorer la prise en charge des patients.
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