Cet article s'interesse aux motivations des personnes desirant donner leur corps a la science. Il confronte et combine l'analyse des etudes quantitatives existant sur le sujet avec l'analyse de discours des donateurs recueillis par entretiens. Aux motifs affiches d'adhesion positive au sens du geste et a ses consequences, sa beaute morale ou son utilite pratique, s'ajoutent d'autres raisons, moins facilement avouables, qui apparentent le don du corps a un choix par defaut ou qui denotent une opposition a la ritualite funeraire. Le recit des motifs fait des lors apparaitre l'idee de vouloir disparaitre du monde des vivants tout en continuant d'etre utile a la societe par l'intermediaire de son corps mort. Le don du corps apparait comme le resultat d'un processus decisionnel impliquant diverses variables dont la representation du corps, de la vie apres la mort, et de l'importance de la ritualite funeraire pour les proches.
Dans cet article, nous réactivons le sens originel du mot « abstraction », afin de mettre en lumière la complexité et la richesse de toutes les opérations mentales qui sous-tendent les représentations artistiques du vivant.En effet, la notion d'abstraction a subi au début du XXe siècle une violente mutation qui l'a déraciné de ses origines philosophiques, au moment où s'instituait ledit « art abstrait ».Pour déconstruire le nouveau sens stérile donné à l'abstraction, qui en fait le soi-disant contraire de la figuration, nous mettrons d'abord en perspective une série de textes, signés par certains des pères fondateurs de l'art abstrait, afin de revivre ce moment crucial de l'histoire où la signification du terme a basculé.Puis, nous reviendrons aux significations originelles que Platon et Aristote avaient voulu donner à l'abstraction, et aux problèmes philosophiques qui la motivaient.Par le biais d'une analyse phénoménologique, nous montrerons que ces problèmes n'ont aucunement perdu de leur vigueur, mais peuvent se retrouver à la période moderne et contemporaine, à propos des représentations du vivant, sous une forme nouvelle et amplifiée par la complexification des formes de détours de la figuration littérale.ABSTRACT.In this article, we reactivate the original meaning of the word "abstraction", in order to put in light the complexity and the richness of all the mental operations which underlie the artistic representations of the living.Indeed, the notion of abstraction underwent at the beginning of the XXth century a violent mutation which uprooted it from its philosophical origins, at the time when the so-called "abstract art" was instituted.In order to deconstruct the new sterile meaning given to abstraction, which makes it the so-called opposite of figuration, we will first put into perspective a series of texts, signed by some of the founding fathers of abstract art, in order to relive this crucial moment in history when the meaning of the term changed.Then, we will return to the original meanings that Plato and Aristotle had wanted to give to abstraction, and to the philosophical problems that motivated it.By means of a phenomenological analysis, we will show that these problems have in no way lost their vigour, but can be found again in the modern and contemporary period, concerning the representations of the living, under a new and amplified form by the complexification of the forms of detours of the literal figuration.
Cette contribution cherche à caractériser les compétences professionnelles des agents des pompes funèbres, à préciser le rôle que jouent les émotions dans leur activité de travail et les relations entre compétences et émotions. À partir d'une observation participante, nous analysons la prise en compte des émotions dans le collectif de travail, leur régulation et leurs modes de reconnaissance comme compétence. La coordination du travail, les savoirs professionnels et les techniques de gestion émotionnelle apparaissent en effet au cours d'interactions complexes dont la maîtrise est l'enjeu de la professionnalisation du secteur et de la formation.